Question coeur
Lancée en 2010, la campagne nationale en faveur des gestes qui sauvent se poursuit. Avec un même objectif : multiplier les formations au sein du football amateur.
Former 40 000 licenciés aux gestes qui sauvent dans 10 000 clubs à raison de quatre personnes par club (un joueur, un éducateur, un arbitre, un dirigeant). Tel était l’objectif de la grande campagne initiée en février 2010 par les différentes composantes du football français en faveur des gestes de premier secours, ceux qu’il faut savoir pratiquer en cas d’accident cardiaque notamment. Un plan ambitieux, à la hauteur de l’enjeu dans un pays où environ 50 000 individus dont un millier de sportifs (toutes disciplines confondues) décèdent chaque année d’un arrêt cardio-respiratoire.
Entre 2010 et 2012, plus de 12 000 personnes ont déjà bénéficié de cette formation, « soit un peu moins que prévu mais le bilan est bon », estime le médecin fédéral national, Pierre Rochcongar. D’autant que de très nombreux jeunes ont été sensibilisés à cette question, « principalement à l’occasion de la Rentrée du Foot 2011 et 2012, à travers des exercices pratiques dispensés par la Croix-Rouge française”, indique de son côté le docteur Régis Boxelé, directeur médical de la FFF, soulignant le nombre important de demandes. Signe que le sujet intéresse autant qu’il inquiète ?
Chef du service des maladies cardio-vasculaires du CHU de Nancy et spécialiste de la mort subite, le professeur Étienne Aliot se montre catégorique : le sport est bon pour la santé.
“La pratique régulière d’un sport contribue à lutter contre les risques de maladies coronaires qui frappent de manière fatale nombre de nos concitoyens et sont essentiellement dues au cholestérol, au diabète, à l’hypertension, au stress et au tabac. Les observations scientifiques l’attestent. Cette campagne ne doit pas apeurer les gens mais leur donner les outils pour sauver une vie sur un stade”, insiste le cardiologue, membre de la Commission fédérale médicale, qui alerte par ailleurs sur quelques “précautions de bon sens total” à suivre : bien s’échauffer, ne jamais jouer en état fiévreux, après un épisode grippal ou un bon repas…
À défaut de pouvoir équiper tous ses clubs d’un défibrillateur, la FFF s’attache à informer et former leurs adhérents à travers une opération préventive de réelle utilité publique, selon Étienne Aliot. “Le pratiquant de base ne bénéficie pas du suivi médical d’un sportif de haut niveau -électrocardiogramme, épreuve d’effort, cardiographie- qui permet de détecter en amont certaines cardiopathies. Et on ne peut jamais prévoir où et quand surviendra un pépin cardiaque. Si 40 000 licenciés apprennent la chaîne indissociable des gestes qui sauvent, enfantins à assimiler, la Fédération aura conduit une opération à fort impact.”
Trois gestes vitaux
Trois réflexes simples mais essentiels et indissociables peuvent sauver une vie après un arrêt cardio-respiratoire :
Appeler (services de secours, 15 ou 18)
Masser (massage cardiaque dans l’attente des secours)
Défibriller (choc électrique)
Toutes les informations concernant ces gestes qui sauvent et les formations sont disponibles sur le site internet www.foot-gestespourunevie.fr.
SOURCE : http://www.fff.fr/articles/la-fff/medical/soigner-conseils-pratiques/details-articles/458-544200-question-de-coeur